lundi 4 novembre 2013

Septembre et octobre : Le coup du mandat des banwas.


Sur la route comme à son habitude, on peux être surprise et trouver des bonnes pastèques fraichement cueillies.


Pas d'électricité et incapable de se connecter à internet, voilà après 2 mois des nouvelles alléchantes. Quand je dis le coup du mandant, et bien, ces forcément dans ces deux mois là que le travail à été intense, et ce,  sans même une vrai journée de congé.
Maintenant, presque 10 mois déjà que mes deux pieds frôlent le sol africain. Le soleil sort son nez comme à son habitude et moi je suis toujours là, assise dans mon berceau au cœur d’une merveilleuse communauté burkinabée. Après tout ce temps en Afrique (plus d’un an si je compte les mois passés au Mali en 2011) je réalise à quel point la vie n’est pas si différente d’un côté de l’océan à l’autre. Quand on quitte notre pays, les gens veulent savoir qu'est-ce qui distingue ton pays d’origine à celui que tu visites. Cependant, je ne sais pas si c’est parce que je me sens vraiment intégrée, mais même si quelques gestes, quelques expressions, quelques mots, quelques salutations sont différents, nous sommes tous sur la même planète et sommes tous pareils. Pourquoi ne pas me demander ce qui nous assemble plutôt de ce qui nous distingue ? J’ai peut-être la peau blanche et on continuera, sans doute, de m’appeler la Toubabou (blanche) certes, mais en quoi je suis intégré dans ce petit village ?  Et pourtant, je suis la seule blanche dans ce village et sans doute à des kilomètres à la ronde, mais un rien ne me différencie. La vie est douce, nous sommes heureux lors de pluies, lorsque nous avons de quoi manger, lorsque nous nous sentons aimés, entourés et la vie continue sur cette terre des hommes intègres, ainsi soit-il... Pour ce qui est de la pluie, bien évidemment que nous n'en avons pas eu depuis 1 mois...
Enfant sévèrement malnutri , lors d'une formation pour les agents de santé communautaire.
Après mes vacances bien méritées, le travail reprend de plein fouet. Il ne me reste que 2  mois à mon mandat et j’ai encore beaucoup de boulot sur la planche avant de quitter ce pays. Au courant du mois de septembre, j’ai eu la chance de faire partie de l’équipe-cadre du district de Solenzo pour une formation sur un nouveau programme nommé PCMA (prise en charge communautaire de la malnutrition aigüe) financé par UNICEF. Étant conseillère en santé communautaire et nutrition, ma place était bien choisie. Nous avons débuté ce nouveau programme par une évaluation sociosanitaire dans les petits villages au pourtour de Solenzo.  Nos cibles étaient les tradipraticiens, les conseillers des villages, le chef du village, les chefs spirituels, dont le pasteur et l’imam, le C.V.D (conseiller en développement villageois) ainsi que les agents de santé communautaires (A.S.C). Nos questions portaient uniquement sur la malnutrition. À l’aide d’images, nous leur demandons s’ils reconnaissent cette maladie. Qu’elles sont les signes, les causes ? Quel est le traitement pour cette maladie ? Quels sont les termes utilisés ? Plusieurs termes péjoratifs ressortent, mais nous ne voulons pas ce genre de terme utiliser par les agents de santé. Peut-être que certain me demanderons, pourquoi j’ai été formatrice avec un projet financé par UNICEF ? En fait, j’ai en quelque sorte profité du moment pour intégrer un outil pour les agents de santé communautaire financé par P.A.S.M.E et pour moi c’était la seule façon d’intégrer l’outil en question.
Sans vouloir généraliser, j’étais assez surprise de constater que les gourous de ces villages sont par moment des comédiens. Sans trop porter de jugement, j’ai tout de même envie de vous faire part de quelques anecdotes de mon vécu. Les causes de malnutrition sont assez farfelues, pour certains c’est parce que la maman à toucher à une petite grenouille lorsqu’elle était enceinte et pour d’autres personnes la cause est le sida. Une personne nous a expliqué que cette malade-là est due lorsque l’enfant nait. En fait, personne n’a massé la fontanelle de l’enfant, celle-ci est « rester ouverte », l’air pénètre et donc ça « gâte » le sang de l’enfant. Mais quel est le traitement pour une telle cause ? La décoction bien sûr. La décoction est le traitement par les plantes ainsi que les purges… Les causes n’ont pourtant aucun lien à voir avec l’alimentation. Notre travail; mon travail est donc à ce niveau : la sensibilisation pour ces différents leaders.
Après l’évaluation sociosanitaire, une formation d’une durée de plus de 3 semaines à débutée pour les infirmiers-chefs de poste (I.C.P) dans la province des banwas. La formation n’est pas évidente, car dans un premier temps, il faut former les I.C.P. Après cette étape faite, c’est au tour des I.C.P de sensibiliser les leaders des villages et enfin, de former les agents de santé communautaire (A.S.C) sur la sensibilisation et le dépistage de la malnutrition. J’ai donc eu la chance de parcourir les différents villages pour réaliser ces formations. L’outil que j’essaie d’implanter avec les agents de santé communautaire est plus complexe que je ne l’aurai cru, car il y a en tout 540 agents de santé communautaire dans la province des banwas et certains d’entre eux sont illettrés. C’est agents de santé n’ont eu aucune formation spécifique pour faire ce qu’ils font, c’est la communauté qui ont nommé une personne avec de l’entregent pour devenir agent communautaire. Les A.S.C peuvent cependant détecter les cas de malnutrition et les référer au C.S.P.S , mais aucun outil nous permettre de voir les visites à domicile qu’il réalise, mais encore moins de savoir si la maman de l’enfant malnutri s’est présentée au C.S.P.S. Je profite donc de l’occasion de la formation pour intégrer un nouvel outil. Comme les A.S.C sont en grand nombre, la tâche est plutôt difficile, mais ça avance à petits pas. 
La fatigue de ces dernières semaines se font ressentir, mais ce fut toute qu’un plaisir de faire partie de l’équipe de formateur comme celle-ci. J’ai tout de même pu transmettre de mes connaissances et j’en ai appris beaucoup sur le système de santé burkinabée. Ça va bientôt faire 1 mois que je n’ai pas pris une journée de congé, mais après tout, je suis ici pour le travail…Je continue mon travail sans relâche jusqu’à la fin de mon mandat. Il me reste quelques autres formations à donner qui arrive sous peu. De plus, REVS+ aura le financement de P.A.S.M.E, afin de débuter très prochainement d’autres sensibilisations dans les villages. Je ne me lasse pas et même que c’est à partir de ce moment-ci que je vois réellement un changement à ma contribution au sein du district de Solenzo.

Autre enfant sévèrement malnutri, lors d'une pesé.


En compagnie du chef du village de Daboura à 20 km de Solenzo

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