jeudi 14 mars 2013

Le Dolo



La bière de mil, vous connaissez ? 

Cette bière est appelée dolo en langue Dioula. Ici, on fabrique régulièrement la bière de mil. Comme je vous l’avais déjà spécifié, la moitié de la population de la province de Banwa est catholique. La bière est donc consommée fréquemment et ils en fabriquent de grandes quantités. 

 Avant mon départ, je pensais que j’allais boire beaucoup de thé, comme au Mali et finalement c’est le dolo qui l’emporte. Après le travail, on se rencontre souvent dans les cabarets (le nom qu’on donne à l’endroit où l’on boit la bière de mil) et pas besoin de vous dire qu’on a souvent des surprises.  Le procédé de fabrication est pourtant simple, du mil qu’ils font germer, ensuite il faut faire bouillir longtemps avec de l’eau et on y rajoute de la levure une fois refroidit.Ce procédé dur environ 3 jours. Pas de houblon, rien d'autres.



Mes saveurs de la bière artisanale sont au summum de son existence en tentant de trouver, la personne à Solenzo qui prépare LA bonne bière de mil ! Bonne dégustation !
 
 Les fameux cabarets dont je vous parle. Lorsque qu'une connaissance termine de fabriquer le Dolo tout le monde est donc invité à venir au cabaret pour boire le dolo au cout de 200FCFA la carabasse. Comme je suis l'inviter partout et bien je ne fais que déguster !
 Voilà où l'on fabrique le Dolo. Bien chauffer au bois, le Dolo est difficile à préparer dans ces conditions.

samedi 9 mars 2013

Journée internationale de la femme : 8 mars


                          Spectateurs lors du match de soccer organisé pour l’occasion.



Bien loin des pays « féminisés », je n’avais encore jamais vu s’exprimer et crier haut et fort des femmes. Habillées de leur pagne du 8 mars, dont je faisais partie, les couleurs sont assorties pour cette journée féminine. Plusieurs activités sont organisées pour célébrer cette grande fête. D’ailleurs, nous avons organisé une partie de soccer ce soir-là. Les infirmières et sages-femmes, contre les filles en terminal du lycée de Solenzo. La partie de soccer était incroyablement amicale et nous avons gagné ! Des centaines et centaines de personnes sont venues assister à ce match, les gendarmes, les enfants ; tous étaient présents. Après le match, nous avons dansé et festoyé.

Cette journée est un appel à tous pour l’autonomisation de la femme surtout dans des pays sous-développés. Heureuse de constater que les femmes cette journée-là ne manquent pas à l’appel. Heureuse de me faire souhaiter par tous les hommes burkinabés une bonne fête, une bonne journée ! Ce jour-là, ce sont les hommes qui font à manger aux femmes.  C’est incroyable d’ailleurs le nombre de demandes que j’ai eu pour qu’un homme me cuisine la nourriture.

Un, deux, trois… GO, l’égalité et l’équité entre les hommes et femmes doit devenir une obligation. Cette revendication doit suivre son chemin et bientôt l’injustice des sexes s’éteindra ! 
Est ce que vous y croyez ?

                              Nos gardiennes de but et les spectateurs: une foule incroyable.

                                              En plein jeu, du plaisir instantané.

Habit du 8 mars, voilà presque toutes les femmes étaient habillées dans cette tenue à l’exception près.



jeudi 7 mars 2013

Solenzo: le pays des hommes intègres



Est-ce que je vous avais déjà parlé de mon village ? Comment était la vie ici ? Les deux pieds dans le grand village de Solenzo, je suis très loin de la ville la plus proche. Parcourir 80 km sur la route bituminée à partie de Bobo-dioulasso et ensuite 80 km sur une petite route en terre rouge. Une chose certaine c’est difficile de se rendre en ville. Solenzo est un district du Burkina Faso qui compte, sans doute, plus de 300 000 habitants. Le village même de Solenzo compte environ 10 00 habitants. C’est donc le village ressource du district. Croyez-moi qu’on est en brousse même s’il y a une forte population. Les familles sont nombreuses et c’est une des raisons pour laquelle ce grand village parait tout petit.
 Le matin, en parcourant Solenzo en vélo pour me rendre au travail, je dois : esquiver les animaux, faire mes salutations à tout le monde sur mon chemin, me sauver des enfants qui tirent mon vélo à l’arrière et m’arrêter lorsque je rencontre une bonne connaissance. Dans ce village, en tout trois dialectes sont dominants; Le jula, alors on dit : I ni sogoma ? , En mooré : Yebéogo, en bwaba : Fo. Alors tout dépendant de qui tu croises dans le chemin pour bien faire tes salutations. En générale, c’est le jula qui domine, donc je dois me débrouiller en Jula. D’ailleurs, la fin de semaine je suis des cours dans cette langue. C’est beaucoup plus compliqué que le français, mais mon oreille commence à s'y faire !


       Voilà l'endroit où je fais mes cours de Jula. Ce n'est pas comme nos classes n'est-ce pas ?

Les enfants me cri à tu tête Mariam sa va ? Mariam Sa va ? sa va ? Dans le district, nous sommes seulement 2 blanches et pour certains, ils n’ont encore jamais vu de toubabou (blanche), du coup c’est toujours drôle de voir leurs réactions. Les yeux grands, le souffle coupé et me faire dévisager comme si j’étais une extra-terrestre. C’est ça être callé dans le fin fond du Burkina Faso.
Pour ceux et celle qui ne savent pas Mariam sort d’où et bien c’est ma deuxième identité empruntée en terre africaine. Mariam Coulibaly c’est mon nouveau nom. Ce changement permet le cousinage à plaisanterie, selon les différentes ethnies, tu es le cousin de l’autre ou l’esclave de l’autre. En effet, au Mali mon nom était Mariam Diallo, mais comme ici les peuls se font plus rares, j’ai décidé de changer mon nom pour un qui est plus commun : Coulibaly. Alors voilà ma longue parenthèse.
Imaginez-vous donc aussi que je demeure à côté d’une école franco-arabe, où les enfants musulman apprennent le coran. Dans ce cas, quand les cours sont terminés il y en a toujours quelques uns qui se planque devant ma porte, afin d’admirer une toubabou ou encore même des enfants qui grimpe sur mon perron pour me demander de l’argent ! Bon je dois avouer que ce n’est que les enfants qui font cela, mais sinon les burkinés sont des gens vraiment incroyables. Ils ont un grand cœur, ce qui caractérise bine la devise du pays des hommes intègres.

Dans mon district, la moitié sont musulmans, l’autre moitié catholique et quelques groupes animistes. Ce mélange de religion crée une sérénité entre les différences et tout le monde s'entend les uns envers les autres. En plus d’avoir la différence dans la religion, il y a la différence entre les ethnies. En effet, dans le district ici, ce qui est fort présent, c’est surtout les Bwabas, les mossis, les peuls etc. Un beau mélange qui s’unit bien.
Mon gardien de nuit Yezouma, ma demandé l’autre soir : «  Mais toi Lina, de quelle ethnie fais-tu partie chez vous ? » Je lui ai répondu : «  Non, nous n’avons pas d’ethnie chez nous ! » Alors, il m’a répondu ceci : « Mais comment est-ce possible ? »  Une sensation de vide soudain m’est parvenue autant qu’il était présent chez Yezouma. Cela ne faisait aucun sens dans sa vie que nous n’ayons pas d’ethnie. Je ne savais trop quoi répondre à son incompréhension de nos ethnies. Alors par après je me suis souvenue… «  Mais en fait, non… Je suis Acadienne. »
La cohabitation m’impressionne et me démontre à quel point ce pays est d’une richesse incroyable.



                                  Arouna mon ami et sa famille, d'une gentillesse ces gens.


                                                   Paysage au cœur de Solenzo !